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Nach 78 Jahren zurück in Pforzheim. Die lange Reise von zwei Dokumenten ins Stadtarchiv erzählt die Geschichte des 23. Februar 1945

De retour à Pforzheim après 78 ans. Le long voyage de deux documents vers les archives de la ville raconte l'histoire du 23 février 1945

 Flugblatt der NSDAP Kreisleitung Pforzheim vom 25.2.1945 aus dem Besitz eines ehemaligen französischen Zwangsarbeiters
Abb. 1: Flugblatt der NSDAP Kreisleitung Pforzheim vom 25.2.1945 aus dem Besitz eines ehemaligen französischen Zwangsarbeiters (Foto: StadtA PF, S64-51) Ill. 1: Tract de la direction du district de Pforzheim du NSDAP du 25.2.1945, appartenant à un ancien travailleur forcé français (photo: Stadtarchiv Pforzheim, S64-51) Traduction: Pforzheim, le 25 février 1945 Bulletin d'information n° 1 de la direction départementale du NSDAP, Pforzheim Camarades du peuple, veuillez lire et faire circuler ce bulletin. Message important à tous ! Les services du parti, des autorités nationales et municipales se trouvent : Direction du district - Etat-major d'intervention - Mairie de Dillstein Centre d'enregistrement et de renseignements - Pforzheim, Bleichstrasse 100 Service d'orientation - Kupferhammer (économie) [...] Centres de distribution de repas de la NSV... Brötzingen - Maison des Associations Dillweissenstein - école Kupferhammer - Restaurant "zum Kupferhammer". Niefern - Mairie de Niefern Nordstadt - "Zähringer Löwen" Centre ville - Raustollen, SA- Platz Les camarades sont priés d'apporter des ustensiles de cuisine, des casseroles et des couverts. L'approvisionnement en lait est assuré chez les marchands de lait. La distribution d'eau potable se fera aux points de distribution des repas. Attention aux autres prélèvements d'eau potable ! L'eau qui ne semble pas irréprochable doit impérativement être bouillie avant d'être utilisée.
©Stadtarchiv PforzheimFoto: Stadtarchiv Pforzheim
Abb. 2: Brief von Ehepaar Rudolf und Anna über den Kriegsalltag in Pforzheim (erste Seite), verfasst am 19.2.1945
Abb. 2: Brief von Ehepaar Rudolf und Anna über den Kriegsalltag in Pforzheim (erste Seite), verfasst am 19.2.1945 (Foto: StadtA PF, S5-3144) Ill. 2: Lettre du couple Rudolf et Anna sur le quotidien de la guerre à Pforzheim (première page), rédigée le 19.2.1945 (photo: Stadtarchiv Pforzheim, S5-3144) Traduction: Pforzheim 19.2.45 Cher Ernst ! Maintenant, je dois faire appel à la prévoyance, la lenteur de la distribution du courrier nous oblige à écrire à long terme. Nous te souhaitons donc de tout cœur un joyeux anniversaire, surtout la paix, la paix et encore la paix. Oui, mes chers, on en a assez de la misère, des destructions et des alertes. La nuit étoilée ne peut pas empêcher les avions de survoler Pforzheim presque tous les jours ces derniers temps et de lancer des bombes. La semaine dernière, ils ont fait 3 jours de suite…
©Stadtarchiv PforzheimFoto: Stadtarchiv Pforzheim

Nächsten Donnerstag jährt sich die Zerstörung Pforzheims im Zweiten Weltkrieg zum 78. Mal. Im Vorfeld hat das Stadtarchiv unabhängig voneinander zwei ganz besondere Dokumente zum 23. Februar 1945 erhalten, deren Schicksal berührende Geschichten erzählt.

Jeudi prochain, cela fera 78 ans que Pforzheim a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. En amont, les archives municipales ont reçu séparément deux documents très particuliers sur le 23 février 1945, dont le destin raconte des histoires touchantes.

Das erste Dokument (Abb. 1) ist ein Flugblatt der NSDAP-Kreisleitung Pforzheim vom 25. Februar 1945. Durch die vollständige Zerstörung der Innenstadt samt Infrastruktur waren seit dem 23. Februar auch nahezu alle Kommunikationsmöglichkeiten unterbrochen. Überlebende schrieben teilweise mit Kreide Nachrichten über ihren Aufenthaltsort oder das Überleben oder den Tod von Nachbarn und Familienmitgliedern an die Ruinen der Häuser. Die NSDAP Kreisleitung versuchte, mit einem Flugblatt Anweisungen an die Bevölkerung zu erteilen und über Unterstützungsmöglichkeiten zu informieren. So konnte man erfahren, wo Essenausgaben und Verbandsstellen waren. Der Text des Flugblatts bemüht sich sichtlich darum, den Anschein von Ordnung und Planung zu vermitteln. Der Angriff selbst wird gar nicht thematisiert. „Vorerst kann, falls der Hausarzt nicht erreichbar ist, ärztliche Betreuung in der Rettungsstelle Goebbelsschule (Brötzingen) … in Anspruch genommen werden“, heißt es da beispielsweise beschönigend. So ist das Flugblatt ein interessantes Zeugnis zur Kommunikation unmittelbar nach dem Angriff.

Le premier document (ill. 1) est un tract de la direction du NSDAP de Pforzheim daté du 25 février 1945. En raison de la destruction complète du centre-ville et de son infrastructure, presque toutes les possibilités de communication étaient interrompues depuis le 23 février. Les survivants écrivaient parfois à la craie sur les ruines des maisons des messages concernant leur lieu de séjour ou la survie ou la mort de voisins et de membres de leur famille. La direction du district du NSDAP tenta de donner des instructions à la population par le biais d'un tract et d'informer sur les possibilités de soutien. On pouvait ainsi savoir où se trouvaient les distributions de nourriture et les centres associatifs. Le texte du tract s'efforce visiblement de donner l'impression d'ordre et de planification. L'attaque elle-même n'est pas du tout thématisée. "Pour l'instant, si le médecin de famille n'est pas joignable, il est possible de bénéficier d'une assistance médicale au centre de secours de Goebbelsschule (Brötzingen) ...", peut-on lire par exemple de manière enjolivée. Le tract est donc un témoignage intéressant sur la communication immédiatement après l'attaque.

Doch die Geschichte genau dieses Exemplars macht das Dokument auf ganz besondere Weise bedeutsam für Pforzheim. Der mitgenommene Zustand – offensichtlich war es auf Hemdtaschengröße zusammengefaltet worden – lässt bereits darauf schließen, dass es einen weiten Weg zurückgelegt hat. Und so war es tatsächlich. Das Exemplar gehörte Georges C., einem Franzosen aus Ventron in den Hochvogesen, der zu dieser Zeit in Pforzheim Zwangsarbeit verrichten musste. Er gehört zu über 600 Männern aus den Hochvogesen, die im November 1944 nach Pforzheim verschleppt und zur Arbeit gezwungen wurden. Allein 27 französische Zwangsarbeiter wurden am 23. Februar beim Bombenangriff getötet, viele von ihnen in der Gaststätte Beckh am Markt. Insgesamt wurden im Zweiten Weltkrieg mehrere Tausend Menschen vor allem aus Osteuropa in Pforzheim und Umgebung zur Zwangsarbeit gezwungen; viele starben an den unmenschlichen Arbeits- und Lebensbedingungen. Wie viele Opfer des Luftangriffs am 23. Februar wurden, ist unbekannt. Der Franzose Georges überlebte Zwangsarbeit und Luftangriff und erhielt dieses Flugblatt. Er behielt es bis zu seiner Rückkehr. Zuhause bewahrte er es weiter auf und nach seinem Tod seine Familie. Im Zuge der Aktivitäten der Vereinigung „Les Amis de Pforzheim“ aus La Bresse, deren Ausstellung über das Schicksal der Zwangsarbeiter gerade in der Stadtbibliothek zu sehen ist, konnte das Dokument nun dem Stadtarchiv übergeben werden. Georges‘ Familie und dem Verein Les Amis de Pforzheim gebührt der aufrichtige Dank des Stadtarchivs für diese wertvolle Ergänzung der Bestände.

Mais l'histoire de cet exemplaire précis rend ce document particulièrement important pour Pforzheim. L'état dans lequel il a été emporté - il avait manifestement été plié à la taille d'une poche de chemise - laisse déjà supposer qu'il a parcouru un long chemin. Et c'est effectivement ce qui s'est passé. L'exemplaire appartenait à Georges C., un Français originaire de Ventron dans les Hautes-Vosges, qui devait à l'époque effectuer des travaux forcés à Pforzheim. Il faisait partie des plus de 600 hommes originaires des Hautes-Vosges qui ont été déportés à Pforzheim en novembre 1944 et contraints au travail. Rien que 27 travailleurs forcés français ont été tués le 23 février lors du bombardement, beaucoup d'entre eux dans le restaurant Beckh am Markt. Au total, plusieurs milliers de personnes, principalement originaires d'Europe de l'Est, ont été contraintes au travail forcé à Pforzheim et dans ses environs pendant la Seconde Guerre mondiale ; beaucoup sont morts en raison des conditions de travail et de vie inhumaines. On ignore le nombre de victimes de l'attaque aérienne du 23 février. Le Français Georges a survécu au travail forcé et à l'attaque aérienne et a reçu ce tract. Il l'a conservé jusqu'à son retour. Il a continué à le conserver et, après sa mort, sa famille l'a conservé. Dans le cadre des activités de l'association "Les Amis de Pforzheim" de La Bresse, dont l'exposition sur le sort des travailleurs forcés est actuellement visible à la bibliothèque municipale, le document a pu être remis aux archives de la ville. La famille de Georges et l'association Les Amis de Pforzheim méritent les sincères remerciements des Archives municipales pour ce précieux complément aux fonds.

Dokument Nr. 2 (Abb. 2) ist kein offizielles Schriftstück, sondern ein privates, das nicht für die Öffentlichkeit bestimmt war. Ein Pforzheimer Ehepaar, Rudolf und Anna, schrieben ihrem Freund Ernst. Detailliert werden die Luftangriffe und Zerstörungen dargestellt, die Angst, Kriegsmüdigkeit und Belastung der letzten Kriegsmonate wird eindringlich beschrieben. „Friede, Friede und nochmals Friede“ wünschen Rudolf und Anna Ernst zum Geburtstag – und sicherlich auch sich selbst. Damit ist der Brief ein aussagekräftiges Zeugnis über den Kriegsalltag in Pforzheim.

Le document n° 2 (ill. 2) n'est pas un document officiel, mais un document privé qui n'était pas destiné au public. Un couple de Pforzheim, Rudolf et Anna, ont écrit à leur ami Ernst. Les attaques aériennes et les destructions sont décrites en détail, la peur, la fatigue de la guerre et le poids des derniers mois de guerre sont décrits avec force. "Paix, paix et encore paix", voilà ce que Rudolf et Anna souhaitent à Ernst pour son anniversaire - et certainement aussi à eux-mêmes. La lettre constitue ainsi un témoignage éloquent sur le quotidien de la guerre à Pforzheim.

Doch wie das Flugblatt von Georges erzählt das Schicksal dieses Schriftstücks über die inhaltlichen Textinformationen hinaus eine besondere Geschichte. Der Brief wurde nämlich am 19. Februar 1945 verfasst. Die Schrecken der Luftangriffe, die Rudolf und Anna beschreiben, beziehen sich nur auf die „kleineren“ Bombardierungen, die Pforzheim in den Monaten und Wochen vor dem 23. Februar 1945 getroffen haben. Der mit Abstand verheerendste Luftangriff stand erst noch bevor. Ohne es zu ahnen, haben Rudolf und Anna den Brief gerade so verfasst, dass er unmittelbar vor dem Angriff mit der Post die Stadt in Richtung seines Empfängers verlassen haben muss. Das Schicksal von Rudolf und Anna ist unbekannt, aber man muss wohl annehmen, dass sie sich am 23. Februar in Pforzheim befanden und vom Angriff getroffen wurden. Ob sie überlebt haben oder dort umkamen, wissen wir nicht. Ernst, der Empfänger des Briefs, ist vor mehr als vierzig Jahren verstorben. Das Stadtarchiv dankt seiner guten Freundin aus Karlsruhe, die das Dokument nun dem Stadtarchiv Pforzheim übergeben hat.

Mais comme le tract de Georges, le destin de ce document raconte une histoire particulière, au-delà des informations textuelles qu'il contient. La lettre a en effet été rédigée le 19 février 1945. Les horreurs des attaques aériennes décrites par Rudolf et Anna ne concernent que les "petits" bombardements qui ont touché Pforzheim dans les mois et semaines précédant le 23 février 1945. Le raid aérien le plus dévastateur, et de loin, était encore à venir. Sans s'en douter, Rudolf et Anna ont rédigé la lettre juste avant qu'elle ne quitte la ville par la poste pour son destinataire. Le sort de Rudolf et Anna est inconnu, mais on peut supposer qu'ils se trouvaient à Pforzheim le 23 février et qu'ils ont été touchés par l'attaque. Nous ne savons pas s'ils ont survécu ou s'ils y ont péri. Ernst, le destinataire de la lettre, est décédé il y a plus de quarante ans. Les archives municipales remercient sa bonne amie de Karlsruhe qui vient de remettre le document aux archives municipales de Pforzheim.

Rudolf, Anna und Georges, so unterschiedlich ihr Leben verlief, so ist ihr Schicksal doch für immer mit dem 23. Februar 1945 verbunden. Doch nicht nur ihres, sondern das von allen Menschen, die an diesem Tag in Pforzheim anwesend waren, ob als Einwohner, Durchreisende, Soldaten, Zwangsarbeiter oder Kriegsgefangen, ob sie überlebten oder starben. Am 23. Februar 1945 fiel der Zweite Weltkrieg, entfesselt vom nationalsozialistischen Deutschland, auf die schrecklichste Weise auf Pforzheim zurück. Es starben Frauen und Männer, Kinder und Alte, Soldaten und Zivilisten, überzeugte Nationalsozialisten, Gegner und vom NS-Unrechtsregime Ausgebeutete und Verfolgte. Über 17.600 Menschen, die genaue Zahl ist unbekannt. Heute ist dieser Tag ein Mahnmal für die Auswirkungen von Krieg und Gewalt. Auch 78 Jahre danach finden in Pforzheim Gedenkveranstaltungen statt. Mit den zwei Neuzugängen im Stadtarchiv werden der Überlieferung zum Zweiten Weltkrieg in Pforzheim zwei neue Schlaglichter, zwei bisher unbekannte Einzelschicksale hinzugefügt und ihre mahnende Botschaft für die Zukunft bewahrt.

Rudolf, Anna et Georges, même si leurs vies ont été différentes, leur destin est à jamais lié au 23 février 1945. Mais pas seulement le leur, mais aussi celui de toutes les personnes présentes à Pforzheim ce jour-là, qu'elles soient habitantes, de passage, soldats, travailleurs forcés ou prisonniers de guerre, qu'elles aient survécu ou qu'elles soient mortes. Le 23 février 1945, la Seconde Guerre mondiale, déclenchée par l'Allemagne nazie, s'est abattue sur Pforzheim de la manière la plus terrible qui soit. Des femmes et des hommes, des enfants et des personnes âgées, des soldats et des civils, des nationaux-socialistes convaincus, des opposants et des personnes exploitées et persécutées par le régime d'injustice nazi sont morts. Plus de 17 600 personnes, le nombre exact n'est pas connu. Aujourd'hui, ce jour est un mémorial pour les effets de la guerre et de la violence. Même 78 ans après, des manifestations commémoratives ont lieu à Pforzheim.  Les deux nouvelles acquisitions des archives municipales apportent deux nouveaux éclairages sur la Seconde Guerre mondiale à Pforzheim, deux destins individuels jusqu'alors inconnus, et préservent leur message d'avertissement pour l’avenir.

Traduction française réalisée par l'Association ''Les Amis de PFORZHEIM''
La Bresse Cornimont Ventron (France)

Die französische Übersetzung wurde dankenswerterweise vom Verein "Les Amis de Pforzheim" realisiert.